La culture de la pomme de terre de semence a connu dans la région d'Irvillac une ère de gloire. Aujourd'hui encore, cette région est productrice, mais les conditions de culture ont fortement évolué.
Marcel Le Bris, retraité à Daoulas, fut pendant 37 ans contrôleur, de 1955 à 1991. Il se souvient de cette époque : « En 1942 a été créé le syndicat de producteurs de plants de pommes de terre de sélection. Son siège se trouvait au Tréhou, le secrétaire Jean Inizan étant de cette commune. Mais ce syndicat fut appelé syndicat d'Irvillac, car les principaux producteurs étaient Irvillacois ». C'est d'ailleurs toujours le cas aujourd'hui. Mais le territoire contrôlé par le syndicat s'étendait, en gros, à ce qui correspond aujourd'hui au pays de Landerneau-Daoulas. « Il s'agissait alors de garantir la production de plants de qualité. »
« Un rôle ingrat »
Le syndicat employait des contrôleurs, choisis pour leur connaissance de l'agriculture. Les plus anciens formaient les nouveaux sur le terrain. « Quand j'ai été embauché en 1955, il y avait plusieurs candidats, et c'est le conseil d'administration qui m'a choisi. » On lui attribua la commune d'Hanvec, où il exerça pendant 14 ans, puis il fut affecté à Plouédern, Saint-Derrien et Saint-Thonan, avant de venir travailler au dépôt de la gare de Dirinon où étaient stockées les semences pendant l'hiver. « Notre rôle consistait à surveiller les cultures pour irradier les maladies. On pouvait classer les lots de plants ou les déclasser. C'était un rôle ingrat, car il fallait être intransigeant. »
Dans les années d'après-guerre, la production des plants sélectionnés de semence se faisait dans les petites fermes qui en tiraient un revenu intéressant, sans pour autant avoir de grandes surfaces. « Ainsi, en 1948, un producteur de Dirinon n'ayant qu'une surface de 1 ha de plants avait pu vendre pour 1 million de francs (anciens) sa production d'une saison, alors que sa ferme ne faisait que 9 ha et qu'il achetait son exploitation la même année au coût de 2 millions de francs. » Cela laisse perplexe quand on compare ces chiffres avec les surfaces de certains producteurs
texte et photo: Ouest-France