L’église Saint-Pierre, à Irvillac, est riche de son passé historique mais aussi patrimonial. Une chasuble dont les orfèvreries remontent au XVIe siècle a quitté la commune pour être mise dans une pièce sécurisée à Quimper.
Les églises regorgent de petits trésors, parfois à la valeur inestimable. Candélabres, tableaux, retables, ostensoirs ou bien encore vêtements liturgiques en sont quelques exemples. Des objets d’art sacré que l’on protège du mieux possible. La paroisse d’Irvillac compte ainsi quelques belles pièces dont une chasuble, en opus anglicanum, avec ses ornements de fil d'or datant du XVIe siècle, classé MH. Ses deux faces, baroques, sont richement décorées. On y voit aussi des personnages de l’Ancien testament.
« On identifiait aussi la noblesse à partir des vêtements »
Vendredi après-midi, elle a été soigneusement emballée avant d’être confiée à des représentants de l’évêché de Quimper. « Cette chasuble a surtout une valeur historique et patrimoniale. Les orfèvreries ont été brodées au XVIe siècle, l’âge d’or pour la Bretagne, à l’époque de la culture du lin », explique Catherine Puget, déléguée diocésaine. « Les paroissiens étaient alors très généreux envers l’Église. Et l’on identifiait aussi la noblesse à partir des vêtements portés. Ceux des nobles étaient cousus de fils d’or et d’argent », ajoute Jeanine Kernec, passionnée d’histoire.
Des objets qui, pour certains, notamment ceux datant d’avant la loi de séparation de l'église et de l’État de 1905, sont devenus la propriété des communes. Les objets et les édifices construits après cette date relèvent du domaine paroissial et diocésain. « Selon une loi, ils sont affectés à l’usage culturel et peuvent être mis en dépôt dans les diocèses », précise Patrick Le Hénaff, adjoint au maire.
La chasuble ne sera pas exposée en public mais conservée dans les murs de l’évêché de Quimper dont l’association diocésaine s’engage à la restituer à la commune si, un jour, elle en faisant la demande. Et pour l’histoire, rappelons-nous aussi qu’une ceinture en or torsadée fut trouvée en 1925 dans un champ de la commune par un agriculteur d’une valeur historique. Depuis, le début des années 90 elle est exposée au Musée départemental breton à Quimper.
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